L’un des trois hommes placés en garde à vue, mercredi 19 février, pour «viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et /ou violences aggravées» au sein de l’établissement scolaire privé de Notre-Dame de Bétharram a terminé sa carrière à plus de 500 kilomètres, à Châteauroux, révèle la rédaction indrienne de la Nouvelle République. Là-bas, le suspect dont la garde à vue a été prolongée jusqu’à ce vendredi 21 février, a exercé les fonctions de adjoint de direction au sein du collège Léon-XIII, et de l’ensemble scolaire catholique du même nom, de 2005 à sa retraite, en 2018, précise le quotidien.
Un parcours professionnel resté mystérieux
Le directeur de l’époque qui l’a recruté, Christian Coffignal, a déclaré au journal local n’avoir pas eu connaissance du passé de surveillant à Bétharram que le gardé à vue a occupé jusque dans les années 90 ni de ses autres activités professionnelles, hormis qu’il venait de quitter le «lycée Saint-Paul-Bourdon-Blanc à Orléans». «Sauf une fois peut-être», le principal de Léon-XIII aurait pu «dire qu’il emmenait les élèves au ski l’après-midi», a ajouté Christian Coffignal.
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Du côté de la Direction interdiocésaine de l’enseignement catholique du Berry-Loiret, «nous n’avons aucun élément qui a été remonté auprès de la direction de l’enseignement catholique. Je n’ai pas d’élément concernant» l’homme, avait commenté au cours de l’année 2024 le directeur, Jean-Pierre Bonnet. Ce dernier a précisé ne rien savoir du recrutement de l’homme placé en garde à vue, ni ne disposer de son CV.
Aucune procédure judiciaire ouverte à Châteauroux
Parmi les 132 plaintes recensées par le collectif des «Victimes de Bétharram» et déposées au procureur de Pau, une soixantaine viserait des actes commis par le suspect, estime Alain Esquerre, ancien pensionnaire et porte-parole de l’association. De son côté, le procureur de Châteauroux, David Marcat, a déclaré qu’«il n’y a pas eu de procédure ouverte au titre de faits de cette nature qui seraient survenus» dans sa ville.
Un des professeurs qui a travaillé sous la direction du suspect à Léon-XIII se serait souvenu qu’il gardait systématiquement sa porte ouverte lors d’entretien avec les élèves. Pour l’heure, aucun témoignage de parents d’élèves ou d’élèves accablants passés par l’un des deux établissements scolaires où «Préfet Cheval» est passé après Bétharram n’a été publié. «Pour que la parole soit libérée», la direction de l’enseignement catholique des diocèses de Bourges et Orléans a fait parvenir, vendredi 21 février, un courrier aux établissements scolaires qu’a fréquenté le «Préfet cheval» «leur laissant le soin d’en assurer la diffusion» auprès des parents des élèves qui auraient croisé sa route, nous a confié l’assistante de direction, Floriane Lecomte. Dedans, l’institution catholique assure être «à la disposition des personnes, et tout particulièrement, pour les anciens élèves et leurs familles qui souhaiteraient prendre contact».
Mise à jour : Le 24/02 à 15 h 20 avec le courrier adressé aux parents des anciens élèves qui ont rencontré entre 1997 et 2018 l’un des surveillants de Notre-Dame de Bétharram placé en garde à vue le mercredi 19 février pour «viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et /ou violences aggravées».