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Agnès Firmin Le Bodo à l’Institut Jérôme-Lejeune, un signal inquiétant pour le droit à l’IVG

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La ministre de la Santé par intérim s’est rendue dans un institut rattaché à la très conservatrice Fondation Jérôme-Lejeune, connue pour ses positions anti-avortement. Si elle se défend de partager leurs valeurs, le signal n’en est pas moins inquiétant, à trois semaines de l’examen du projet de loi visant à inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution.
Agnès Firmin Le Bodo à Paris le 20 novembre. (Xosé Bouzas/Hans Lucas. AFP)
publié le 5 janvier 2024 à 18h11

C’est un déplacement qui surprend, voire inquiète. Jeudi, la ministre de la Santé par intérim, Agnès Firmin Le Bodo, s’est rendue au sein de l’Institut Jérôme-Lejeune, qu’elle a qualifié sur son compte Twitter (rebaptisé X), de «lieu de passion et d’énergie, où l’innovation et le développement des connaissances autour des déficiences intellectuelles sont pratiqués à un niveau d’excellence remarquable». «Visite de la honte», «sympa de flatter l’opposition à l’IVG»… se sont aussitôt emportés des utilisateurs du réseau social. En cause : les liens extrêmement étroits entre cet organisme et la très conservatrice Fondation Lejeune, notoirement opposée à l’avortement. Cet institut, spécialisé dans la recherche sur les déficiences intellectuelles d’origine génétique, est une émanation directe de la Fondation Jérôme-Lejeune, du nom du scientifique codécouvreur, avec Marthe Gautier, de l’anomalie chromosomique à l’origine de la trisomie 21, à la fin des années 50. Créée en 1995, un an après la mort du médecin français, la structure a vocation à faire perdurer son œuvre et ses combats, notamment contre le droit à l’avortement, qu’elle tente de détricoter à tout prix, à coups de manifs,