Il y a quarante ans, Josiane Pancioni plantait un noyau d’avocat au milieu de sa parcelle à Carros (Alpes-Maritimes). La maraîchère aime les expérimentations exotiques. Le litchi ne pousse pas, le manguier est mangé par le chat, l’ananas végète dans son pot. Seul l’avocatier traverse les décennies. L’arbre s’épanouit, Josiane Pancioni vend ses fruits. C’est 2 euros pièce sur le marché. «Ça pousse ici ?» répètent ses clients. En 2022, selon le ministère de l’Agriculture, 1 077 tonnes d’avocats ont été récoltées en France, principalement à La Réunion, à la Martinique et en Guyane. Et, donc, sur la Côte d’Azur. L’arbre de Josiane Pancioni produit 800 avocats par an.
Pour trouver l’avocatier, il faut longer les rangées de choux et contourner le pamplemoussier. Car dans le sud-est de la France, il y a une culture de diversification. «Aucune production n’est une culture principale, confirme Maud Damiens, ingénieure d’étude en arboriculture à la chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes. On est un bassin avec très peu de surface agricole du fait de la pression foncière. Ici, l’avocat est en développement libre. Même si l’agrume est une culture méditerranéenne et l’avocat une culture tropicale, ils peuvent s’installer sur les mêmes coins chauds du département.» Laurent Gannac est agrumiculteur à Menton. Il y a qu