L’annonce a pris de court un certain nombre d’acteurs du Comité de coordination de lutte contre la précarité alimentaire (Cocolupa) : sans les prévenir ni anticiper d’éventuels ajustements, la Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé jeudi la création d’un «fonds pour une aide alimentaire durable» de 60 millions d’euros en 2023, destiné à permettre aux Français «les plus fragiles» d’accéder à «une alimentation de qualité», lors d’une visite de la Banque alimentaire de la Marne, à Reims. L’idée est bonne évidemment, puisqu’elle s’inspire largement du dernier avis du Conseil national de l’alimentation du 19 octobre, intitulé «Prévenir et lutter contre la précarité alimentaire», ainsi que des concertations menées au sein du Cocolupa depuis deux ans.
Cet organisme étatique, créé en septembre 2020 sous l’égide des ministères des Solidarités et de la Santé, de l’Agriculture et de l’Alimentation et du Logement, s’est fixé comme objectif de «structurer durablement la coordination des acteurs vers un horizon commun, celui d’une aide alimentaire soucieuse de l’autonomie des personnes, de l’environnement et de la qualité de l’alimentation», afin de «transformer notre modèle français de lutte contre la précarité alimentaire» – un modèle qui reste essentielle