Un mois environ après le début de la saison de la chasse, et déjà plusieurs blessés et une femme morte, le gouvernement devrait annoncer ce mardi un plan pour davantage encadrer la pratique. En déplacement dans la Marne, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Bérangère Couillard, devrait dévoiler plusieurs pistes, selon France Info.
Trois mesures principales seraient au programme : la création d’un délit d’alcoolémie, avec l’interdiction de chasser au-delà de 0,5 gramme d’alcool par litre de sang – comme pour conduire une voiture –, la généralisation de l’interdiction du tir quand la proie se trouve dans un angle de 30 degrés sur la gauche et la droite du chasseur, voire la mise en place d’un moment pendant lequel la chasse serait interdite, une partie du week-end par exemple.
Entrée en vigueur «fin 2022 ou début 2023»
D’autres dispositifs viendraient s’y ajouter, selon la radio, comme une meilleure formation des chasseurs aux gestes de premier secours, ainsi qu’une plus grande information des promeneurs sur les périodes et les lieux de chasse, notamment via des applications.
Le gouvernement prévoirait d’ouvrir une période de concertation sur ce plan avec les chasseurs, «jusqu’aux vacances de Noël et des mesures seront édictées en fin d’année 2022 ou en début d’année 2023», indique France Info. Après le succès d’une pétition en ligne, le Sénat avait bien rendu un rapport mi-septembre pour améliorer la sécurité à la chasse, mais proposait de bien maigres avancées sur ce sujet éminemment politique et idéologique.
Reportage
Interrogé ce mardi matin sur les possibles nouvelles restrictions, Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs, s’est dit au micro de France Info «globalement favorable» à ces «mesures de bon sens» que sont le contrôle de l’alcoolémie et le tir à 30 degrés. «On prône déjà ça partout, si l’Etat veut enfoncer des portes ouvertes, cela ne nous pose pas de problème.» Il a notamment appelé à une «meilleure communication» : «Quand on regarde la télé, on a l’impression qu’il y a 300 morts par jour, que la chasse en France est pire que la guerre en Ukraine.» Si la situation est évidemment loin d’être comparable, on peut tout de même rappeler que plus de 400 Français ont été tués dans des accidents de chasse depuis vingt ans.
En revanche, le patron des chasseurs s’est montré plus réservé sur la mise en place d’un jour de non-chasse. «La discussion peut s’engager mais hors de question qu’on lâche le dimanche après-midi», a asséné Willy Schraen. A l’écouter, le résultat risquerait de toute façon de «ne pas plaire beaucoup aux Français» : «Le dimanche matin, ça serait uniquement pour les chasseurs, et donc plus personne ne se promènerait dans la nature ?»