Ce mercredi, une femme de 56 ans fera face, pour la première fois, aux deux hommes accusés de l’avoir violée à plusieurs reprises et rouée de coups, laissée pour morte une nuit d’octobre 2009, à la sortie d’une boîte de nuit de Bayonne. Pendant trois jours, les cinq magistrats de la cour criminelle des Pyrénées-Atlantiques, à Pau, devront juger, pour «viols et violences en réunion ayant entraîné une infirmité permanente», ceux qui n’ont été retrouvés que douze ans après les faits, à la faveur d’un «match» ADN fortuit, en 2021.
Le 3 octobre 2009, un peu après 7 heures du matin, un employé municipal de la ville de Bayonne découvre, au bord d’une rivière, dans un coin isolé d’un parking, une femme à moitié dénudée et très grièvement blessée. Alors âgée de 43 ans, la victime souffre d’une douzaine de fractures, essentiellement au visage. D’abord évacuée vers l’hôpital de Bayonne, elle est transférée dans un état grave vers le CHU Pellegrin à Bordeaux, où les analyses révéleront qu’elle a été violée à plusieurs reprises.
Traumatisme et souffrance encore vivaces
Cette nuit-là, il est un peu plus de 4 heures du matin lorsque la victime est refoulée de l’Arena, établissement nocturne bayonnais. Les videurs ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule et la quadragénaire, aveuglée, est abordée par deux hommes alcoolisés de 19 et 27 ans qui font mine de l’aider et l’entraînent loin de l’entrée de la boîte de nuit. C’est à quelques dizaines de mètres de là, à l’abri des regards, derrière les locaux de la mai