Les mesures de sécurité se multiplient suite à l’intrusion d’un homme armé, fiché pour radicalisation, et du meurtre d’un enseignant d’Arras, une réunion de sécurité s’est tenue à l’Elysée vendredi dans la soirée. «Emmanuel Macron a décidé que nous allions mobiliser jusqu’à 7 000 soldats de la force Sentinelle, qui seront déployés d’ici à lundi soir et jusqu’à nouvel ordre», a indiqué la présidence ce matin, confirmant une information de RTL. Le président de la République a qualifié l’acte de «terrorisme islamiste».
L’opération Sentinelle a été déployée pour la première fois en 2015 par François Hollande, après les attentats visant Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Elle permet de déployer jusqu’à 10 000 militaires pendant un mois sur le territoire national. Depuis 2021, environ 3 000 hommes sont en permanence affectés à cette opération, ce qui signifie que les effectifs vont être plus que doublés dans les prochaines heures. Le ministre de l’Education Gabriel Attal, qui a annoncé en parallèle le déploiement de 1 000 personnels de sécurité dans les établissements scolaires, est attendu à Arras dans la matinée.
La France est également passée en alerte «urgence attentat», le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate. Une décision prise après l’attaque, sur fond de crainte d’importation du conflit Israélo-Palestinien. Invité du 20 heures de TF1, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a en effet évoqué «une atmosphère extrêmement négative» en France, faisant le lien «entre ce qui s’est passé, sans doute, dans le Proche-Orient et le passage à l’acte» de l’assaillant d’Arras.
Le bulletin Vigipirate obtenu par l’AFP souligne, pour sa part, que le renforcement du niveau de sécurité intervient «dans une période de forte exposition» avec la Coupe du monde de rugby et la guerre entre Israël et le Hamas «qui s’ajoute à une situation géopolitique internationale déjà fortement dégradée».
Ce meurtre intervient aussi alors que sera commémoré lundi l’assassinat de Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne, pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d’expression. L’assaillant d’Arras, Mohammed Mogouchkov, faisait l’objet d’un suivi récent de la part de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Le Russe, âgé de 20 ans, était lui-même ancien élève du collège-lycée Gambetta-Carnot, situé dans le centre-ville d’Arras.