Ils ne verront ni la Joconde ni la Galerie des glaces. Ce samedi 14 octobre, à la mi-journée, le Louvre a été évacué et fermé «pour raisons de sécurité». L’établissement culturel le mieux doté de France, estampillé plus grand musée du monde, «a reçu un message écrit faisant état d’un risque pour le musée et pour ses visiteurs», a précisé une porte-parole à l’AFP. «Nous avons choisi, dans le contexte national actuel de passage en alerte «urgence attentat»», déclenchée ce vendredi soir après le meurtre de Dominique Bernard à Arras (Pas-de-Calais), «de l’évacuer et de le fermer pour la journée, le temps de procéder aux vérifications indispensables», a ajouté cette porte-parole. Peu avant midi, quelques 3 000 personnes - la jauge de l’institution tourne à 30 000 visiteurs quotidiens - ont été évacuées, donnant lieu à des scènes de courses dans les couloir du musée, abondamment documentées sur les réseaux sociaux.
«On a pris nos affaire et on est partis»
En attendant, autour du Louvre, les touristes tournent en rond. A 14 heures, la rue de Rivoli est toujours barrée par une bande de rubalise, quelques forces de l’ordre en interdisent le passage. «Toute la zone est bouclée, on ne sait pas quand elle rouvrira», précise une policière en faction. La station de métro Palais royal-Musée du Louvre ne marque plus l’arrêt. «Nous étions dans les jardins derrière la Pyramide, nous n’avons pas pu entrer dans le musée, alors on se balade dans le quartier», précise cette touriste quadra accompagnée de son fils. Même désarroi pour ce couple de Parisiens : «C’est pour une alerte à la bombe apparemment... Pas grave, on reviendra le week-end prochain.»
Peu avant 16 heures, le Château de Versailles et son parc étaient eux aussi évacués, en raison également d’une «alerte à la bombe», selon l’AFP, citant des sources policières. Une alerte passée par un message anonyme sur le site moncommissariat.fr, a précisé à l’agence de presse citant une source proche du dossier. Une demi-heure plus tard, la gare de Lyon était à son tour évacuée, en raison d’un colis suspect, sans qu’une menace particulière ne soit adressée.
Retour au Louvre. Le mot «alerte à la bombe» effraie cette jeune Britannique, qui aurait aussi dû se rendre au musée avec son ami et patiente sagement en face de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois. Selon le musée, «les personnes ayant réservé pour une visite dans la journée seront remboursées». Non loin, près d’une bande de supporteurs irlandais en tee-shirt vert avant le match de coupe du monde de rugby face à la Nouvelle-Zélande, une petite équipe discute : des agents d’entretien du Louvre. «C’était très calme. On nous a dit qu’on devait partir, que le musée fermait. Alors on a pris nos affaire et on est partis. Je n’ai pas vu de bousculade, ça s’est fait dans le calme.» C’est dans le calme feutré des salles vides que l’accès à la culture paye le prix de la vigilance.