À Marseille, les trottinettes sont sur la sellette. 1 500 engins électriques en libre-service – soit 37,5 % de la flotte – s’apprêtent à être retirés de la cité phocéenne, a décrété le maire Benoît Payan ce lundi 11 septembre. L’édile dénonce une mauvaise régulation des opérateurs, parmi lesquels Bird, Lime ou Voi. «Il y a 4 000 trottinettes à Marseille et j’ai décidé d’en supprimer 1 500 tout de suite, rapidement. Pourquoi ? Parce qu’en effet c’est à peu près n’importe quoi, c’est mal régulé. J’ai demandé aux opérateurs de faire des choses drastiques, je vois que quelques fois ils ont traîné des pieds», s’est agacé le maire à la tête d’une union de gauche sur la radio France Bleu Provence. «Si j’avais autant de lignes de métro qu’à Paris je vous dirais, dès ce matin : j’enlève les trottinettes», a-t-il aussi enchaîné. Mais la deuxième ville de France affiche un réseau sous-dimensionné, avec seulement deux lignes opérationnelles.
Benoît Payan, qui menace d’aller plus loin, demande également aux opérateurs de déployer un tiers des trottinettes dans des quartiers non-centraux, dans une ville bien plus étendue que Paris, et de respecter les obligations légales. Depuis début septembre, l’âge minimum pour conduire une trottinette électrique est passé de 12 à 14 ans et les amendes sont passées de 35 à 135 euros pour sanctionner la circulation à deux personnes sur une même trottinette ou sur les voies interdites.
«Les usagers de la route, eux, doivent prendre conscience des conséquences de leurs actes»
Par ailleurs, l’édile a pris «la décision d’abaisser la vitesse devant toutes les écoles de Marseille» à 30 km/h à la suite d’un accident devant une école vendredi 8 septembre. Une élève de quatre ans a été renversée à la sortie de l’établissement, souffrant de multiples fractures. «Les travaux de sécurisation qui incombent à la Métropole doivent s’accélérer, tout comme les mesures de sécurisation des trottoirs qui incombent à la Ville. Les usagers de la route, eux, doivent prendre conscience des conséquences de leurs actes lorsqu’ils sont au volant ou au guidon», exhorte une association de parents d’élèves.
Reportage
Début septembre, Paris a également sévi face à ce moyen de locomotion, comptant près de 400 000 utilisateurs mensuels dans la ville. Elle a été la première capitale européenne à bannir les trottinettes électriques en libre-service de ses trottoirs. Lors d’un référendum consultatif, les Parisiens avaient ainsi voté à près de 90 % contre le maintien de l’offre de trottinettes dans la capitale, entraînant leur disparition. À Marseille, l’utilisation des trottinettes semble, pour le moment, en sursis.