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Justice

Après sa rencontre avec le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Michel Houellebecq feinte la plainte

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Une discussion organisée début janvier par le grand rabbin de France, Haïm Korsia, va convaincre Chems-Eddine Hafiz de renoncer à saisir la justice pour les propos islamophobes tenus par l’écrivain dans un entretien donné à Michel Onfray mi-novembre.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, à Paris le 13 octobre 2022. (Joel Saget/AFP)
publié le 14 février 2023 à 5h51

Ce sont les fidèles venus prier à la Grande Mosquée de Paris qui l’ont alerté début décembre : «On ne peut quand même pas laisser passer ça.» Le recteur Chems-Eddine Hafiz a lu, sidéré, l’entretien de Michel Houellebecq donné mi-novembre à Michel Onfray dans sa revue Front populaire : «L’impression de revenir vingt ans en arrière, en plus violent.» Lui qui fut l’avocat de la Grande Mosquée avait poursuivi Houellebecq en 2001, pour avoir déclaré : «La religion la plus con, c’est quand même l’Islam.» Sa plainte pour incitation à la haine raciale – qui finit en relaxe – avait même été soutenue par des associations non musulmanes, comme la Ligue des droits de l’homme. Cette fois, rien, silence. L’époque a changé. Hafiz, qui poursuivit aussi Charlie Hebdo en 2007 pour la publication des caricatures du prophète, le sait : «La confusion islam-islamistes-terroristes a fait des ravages.» Les charges de Houellebecq ne choquent plus, «je me dis même, s’inquiète-t-il, que beaucoup de gens pensent comme lui».

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