Ce sont les fidèles venus prier à la Grande Mosquée de Paris qui l’ont alerté début décembre : «On ne peut quand même pas laisser passer ça.» Le recteur Chems-Eddine Hafiz a lu, sidéré, l’entretien de Michel Houellebecq donné mi-novembre à Michel Onfray dans sa revue Front populaire : «L’impression de revenir vingt ans en arrière, en plus violent.» Lui qui fut l’avocat de la Grande Mosquée avait poursuivi Houellebecq en 2001, pour avoir déclaré : «La religion la plus con, c’est quand même l’Islam.» Sa plainte pour incitation à la haine raciale – qui finit en relaxe – avait même été soutenue par des associations non musulmanes, comme la Ligue des droits de l’homme. Cette fois, rien, silence. L’époque a changé. Hafiz, qui poursuivit aussi Charlie Hebdo en 2007 pour la publication des caricatures du prophète, le sait : «La confusion islam-islamistes-terroristes a fait des ravages.» Les charges de Houellebecq ne choquent plus, «je me dis même, s’inquiète-t-il, que beaucoup de gens pensent comme lui».
Justice
Après sa rencontre avec le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Michel Houellebecq feinte la plainte
Article réservé aux abonnés
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, à Paris le 13 octobre 2022. (Joel Saget/AFP)
publié le 14 février 2023 à 5h51
Dans la même rubrique