«Le corps de Samuel Paty a été retrouvé au sol, en longueur, côté impair [de la rue]. La tête, désolidarisée du corps, positionnée à la perpendiculaire sur la gauche.» A la lecture du rapport introductif, la salle d’audience retient son souffle. Seuls les cliquetis des claviers d’ordinateur des journalistes ponctuent les phrases du président de la cour d’assises spécialement composée de Paris, Franck Zientara. Le document, dont la présentation a duré près de trois heures, explore les dernières minutes de la vie de Samuel Paty, le calendrier de l’assaillant Abdoullakh Anzorov et de ses deux amis Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud les jours précédant l’attaque, ainsi que les échanges virtuels du terroriste avec la jihadosphère avant son passage à l’acte. Ce lundi 4 novembre, le procès des huit personnes jugées après l’assassinat de Samuel Paty s’est ouvert dans la salle des grands procès du palais de justice de Paris, où se sont tenus ceux des attentats de Nice et du 13 Novembre. En l’absence de l’auteur des faits, abattu par les forces de l’ordre.
Entre l’appel des accusés, des parties civiles puis des témoins et la lecture du rapport, la première journée est surtout consacrée aux formalités procédurales. Mais dans la salle d’audience de 750 m², rares sont les bancs à ne pas avoir trouvé preneurs. Neuf heures venaient à peine de sonner que deux tentaculaires files d’attente se déployaient sur l’île de la Cité. Laissant, sur le trottoir quadrillé par les policiers, la fou