Le jour J est arrivé. Ce lundi, les députés commencent à examiner en séance publique le projet de loi sur la fin de vie, porteur de la dépénalisation de l’aide à mourir, promesse de campagne d’Emmanuel Macron attendue de très longue date par l’opinion, mais décriée par une large partie de la droite conservatrice et extrême, aiguillonnée par les représentants des cultes et des soignants de soins palliatifs. Jusqu’au 11 juin date du vote solennel, les élus vont débattre des conditions et modalités permettant à un malade de demander assistance pour mettre un terme définitif à ses souffrances. Un sujet éthiquement sensible qui augure de passes d’armes âpres dans l’hémicycle entre adversaires déclarés de cette «rupture anthropologique» et partisans d’un assouplissement des dispositions encadrant l’accès à l’aide à mourir. Le calendrier choisi par l’exécutif n’aide pas : même si chaque groupe parlementaire a accordé la liberté de vote à ses membres, la proximité du scrutin européen favorise les postures.
Mi-mai, l’examen du projet de loi par la commission spéciale de l’Assemblée nationale a donné un avant-goût des joutes parlementaires à venir. De l’avis de nombre d’élus de gauche et de la majorité présidentielle, plusieurs dispositions du projet de loi méritent en effet d’être préc