Déconnecté, lui ? Jamais. Gabriel Attal a préféré répondre aux attaques de François Bayrou sur le parisianisme de ses ministres par la preuve sur le terrain. Jeudi après-midi le Premier ministre, en pleine crise politique après le refus du président du Modem d’intégrer son gouvernement, à quelques heures d’un remaniement compliqué, n’a pas décommandé son voyage en terre sinistrée, dans l’arrondissement de Saint-Omer. Cela devient une habitude pour le Pas-de-Calais, qui l’avait déjà reçu, à l’impromptu, les pieds dans l’eau, juste après sa nomination à Matignon, le 9 janvier. Il avait promis de revenir un mois plus tard : il tient parole.
Une heure et demie de retard quand même sur l’horaire prévu, l’affaire Bayrou ayant bousculé l’agenda. Sous la pluie fine, on peste contre le trublion de la majorité présidentielle. Agaçant, le Béarnais, oui, mais quand il parle de déconnexion entre le gouvernement et les terroirs, il touche un point sensible. Un élu le reconnaît, le parisianisme des hauts fonctionnaires, plus que des ministres, lui hérisse le poil. Un exemple ? L’augmentation de 300 euros de l’avance pour frais de mandat des députés, sans prévenir, le 24 janvier. «En pleine crise agricole, sur les barrages, les gens nous disent “vous trouvez 300 euros pour vous, et rien pour nous”. C’est sans appel»