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Interview

Attaque au couteau à Souffelweyersheim : «On voudrait toujours qu’il y ait des paroles miracles qui rassurent les enfants, mais il n’y en a pas»

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Au lendemain de l’attaque près d’une école en Alsace, la psychanalyste Claude Halmos analyse auprès de «Libération» les conséquences de ces épisodes de stress intense pour la santé mentale des enfants et les manières de les accompagner.
Devant l'école où a eu lieu l'attaque, à Souffelweyersheim, jeudi 18 avril. (Mathilde Cybulski/Hans Lucas. AFP)
par Alexia Lamblé
publié le 19 avril 2024 à 18h45

Après l’attaque aux abords d’une école à Souffelweyersheim, en Alsace, et le décès d’une adolescente victime d’un malaise cardiaque alors qu’elle était confinée dans son école, ce jeudi 18 avril, la psychanalyste Claude Halmos revient sur les conséquences que ces situations peuvent entraîner chez les enfants.

Quelles angoisses les attaques, les confinements au sein des écoles et les exercices de sécurité peuvent engendrer chez un enfant /adolescent ?

Les événements de jeudi constituent pour les enfants un traumatisme, c’est-à-dire un événement extrêmement violent qui arrive brutalement et qui comporte un danger de mort réel. Un traumatisme – que l’on soit adulte ou enfant – est quelque chose de trop important pour que le psychisme puisse s’en débrouiller normalement. Le psychisme fonctionne en effet à la façon d’un compteur électrique : il peut supporter une certaine charge, mais au-delà il saute. Face à un traumatisme, il se protège donc par ce que l’on appelle la dissociation : il fait en sorte qu’une partie de ce qui est vécu ne parvienne pas à la conscience, et reste dans les émotions et dans le corps. Cette partie reviendra ensuite sous forme d’angoisse, de cauchemar, de phobie ou dans certains cas d’excès de violence. Les enfants