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Cérémonie

Attentats de janvier 2015 : Montrouge perpétue la mémoire de Clarissa Jean-Philippe, jeune policière assassinée

10 ans après l'attentat contre Charlie Hebdodossier
A 26 ans, Clarissa Jean-Philippe a été froidement tuée par Amedy Coulibaly, le 8 janvier 2015. Dix ans plus tard, la ville de Montrouge, où elle était policière, lui a rendu hommage ce mercredi en baptisant l’hôtel de police de son nom.
Un autel à la mémoire de Clarissa Jean-Philippe à Montrouge, en 2016. (Matthieu Rondel/Hans Lucas)
publié le 8 janvier 2025 à 9h13
(mis à jour le 8 janvier 2025 à 14h06)

Pour ne pas l’oublier. Une cérémonie d’hommage à Clarissa Jean-Philippe, policière municipale victime elle aussi des attentats de janvier 2015, a eu lieu ce mercredi 8 janvier à Montrouge, où elle exerçait. Inscrite dans le sillon des commémorations en l’honneur des personnes tuées dans les locaux de Charlie Hebdo et du magasin Hyper Cacher, cette cérémonie prévue à 11 heures avenue Pierre-Brossellette est restée sobre. Sous la pluie, autorités – dont Emmanuel Macron, François Bayrou et Anne Hidalgo, qui n’ont pas pris la parole – et forces de l’ordre se sont recueillies. Des gerbes de fleurs ont été déposées au pied de la nouvelle plaque commémorative, puis la sonnerie aux morts a retenti, avant la Marseillaise.

«Cicatrice indélébile»

«Cet attentat a laissé une cicatrice indélébile dans nos cœurs et dans l’histoire de notre ville», a déclaré le maire de la ville Etienne Lengereau (UDI) lors de son discours. Clarissa Jean-Philippe «était au service de la République et c’est pour cela qu’elle a été la cible de cet assassin», a-t-il ajouté. L’hôtel de police municipale a également été renommé du nom de la policière, «un symbole fort» selon l’édile. Cette décision a été prise «à l’unanimité» lors du conseil municipal du 19 décembre, a précisé Étienne Lengereau dans une vidéo postée sur Facebook en amont de la cérémonie d’hommage. «Il y a dix ans maintenant, Clarissa Jean-Philippe, notre policière municipale, a été lâchement assassinée au petit matin par un terroriste islamiste. Ce drame, cette tragédie, a marqué notre ville et tous ses agents», a rappelé l’édile, qui commémore chaque année la mort de la jeune femme.

À l’occasion de cette décennie passée sans la policière, une plaque en son hommage a été dévoilée devant l’hôtel de police. «C’est un lieu de protection, mais aussi un lieu de mémoire, où le nom de Clarissa rappellera constamment le sacrifice ultime qu’elle a consenti pour assurer notre sécurité», a-t-il déclaré.

Le 8 janvier 2015, aux alentours de 8 heures, Clarissa Jean-Philippe intervenait au niveau du 91, avenue Pierre-Brossolette, entre Montrouge et Malakoff (Hauts-de-Seine) pour un banal accident de la route. La jeune policière municipale de 26 ans était en train de rétablir la circulation lorsqu’Amedy Coulibaly l’abat d’une balle de kalachnikov dans le dos, la touchant à la carotide. Malgré la présence de Laurent J., employé du service propreté de Montrouge, qui tente, dans un geste héroïque, de désarmer Amedy Coulibaly, ce dernier parvient à s’enfuir.

Le terroriste, dont tout le monde ignore le nom, absorbé par les attentats des frères Kouachi la veille à la rédaction de Charlie Hebdo, est abattu le lendemain lors de la prise d’otages de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes (Paris XXe). Sa présence à Montrouge n’a jamais été élucidée, mais l’hypothèse d’un attentat raté à l’école juive, située à deux pas du carrefour où Clarisse Jean-Philippe a été appelée, revient régulièrement. L’accident aurait alors empêché le djihadiste de commettre un tel massacre.

Mis à jour à 14 h 05 avec les déclarations du maire de Montrouge lors de la cérémonie.