Sous une chaleur écrasante de fin d’après-midi, une trentaine de personnes se rejoignent devant le collège Jean-Moulin de Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Autour d’un cercueil noir en carton, des professeurs, des parents et des élèves se recueillent sur «la mort annoncée des grands principes de l’Education nationale».
Fin janvier, ils ont appris la fermeture de trois classes – une sixième, une cinquième et une troisième – et la suppression de deux postes d’enseignants à la rentrée prochaine. «Le rectorat table sur l’évitement scolaire des parents, c’est cynique», souffle Marine Brickx, professeure d’histoire-géographie et élue syndicale. Parce qu’il imagine que les parents vont contourner la carte scolaire ou placer leurs enfants dans le privé, le rectorat prévoit des baisses d’effectifs. «C’est un cercle vicieux, analyse-t-elle. C’est parce que la réputation et les conditions d’enseignements sont dégradées que les gens ne veulent plus venir et on ne fait rien pour arranger ça !»
Pourtant, la façade du collège Jean Moulin fait bonne impression. De l’avis des professeurs comme des parents, c’est sûrement le plus beau de Montreuil. «Il y a une véritable schizophrénie qui se joue ici, entre le département qui nous offre un bel établissement rénové et une éducation nationale qui le vide de ses professeurs et de ses élèves», ajoute Pierre Nadal, professeur d’histoire-géographie et représentant du personnel.
Cours non remplacés, postes vacants
Derrière les grilles où 559 élèves évolue