Une fidèle de François Fillon à l’Agriculture. La députée LR du Doubs Annie Genevard hérite, dans le nouveau casting gouvernemental, du ministère du centriste Marc Fesneau, avec un portefeuille regroupant l’Agriculture, la Souveraineté alimentaire et la Forêt. La vice-présidente de l’Assemblée nationale est une figure de l’aile conservatrice de Les Républicains, codirigeante par intérim du parti. Soutien de François Fillon pendant la primaire de la droite en 2016, elle avait publiquement fait part de son intérêt pour l’Education. Elle avait indiqué qu’elle n’excluait pas de revenir sur la loi Taubira en cas de retour de son camp au pouvoir.
Annie Genevard remplace Marc Fesneau, nommé en 2022 et dont le mandat aura été marqué par la crise agricole de l’hiver passé qui laisse encore des traces. Le gouvernement avait annoncé plus d’1 milliard d’euros de mesures mais la grande loi d’orientation agricole, censée répondre aux attentes des exploitants et élever l’agriculture au rang d’«intérêt général majeur» de la nation, n’a pas pu aller plus loin qu’une adoption en première lecture à l’Assemblée nationale. Son parcours législatif a été stoppé net par la dissolution. La FNSEA, syndicat majoritaire, a déjà publié un nouveau texte qu’elle aimerait voir remplacer le précédent.
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Les élections dans les chambres d’agriculture étant prévues pour janvier 2025, la nouvelle ministre va également vite subir la pression des organisations représentatives de la profession, qui vont redoubler d’efforts pour attirer des votes. Son arbitrage est aussi attendu sur les indemnisations des éleveurs confrontés à plusieurs épidémies simultanées de fièvre catarrhale. Dans un contexte d’austérité budgétaire, quelle enveloppe l’agriculture va-t-elle se voir attribuer ?
«Tropisme agricole»
Marc Fesneau va continuer à peser sur la politique du gouvernement. L’ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement de 2018 à 2022 est désormais député et président du groupe les Démocrates. A ce titre, il était présent lors de la réunion de formation du nouveau gouvernement, jeudi 19 septembre. «J’ai un tropisme agricole qui me colle à la peau, assurait-il à Libé en juin 2021. Dans ma famille, on a toujours beaucoup parlé d’agriculture.» On voit donc mal ce fils d’un exploitant agricole, ancien membre de la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher, se désintéresser totalement de la question. Peut-être en aidant sa successeuse à relancer, aussi, la révision des lois Egalim (2018-2023) visant à garantir un revenu décent aux agriculteurs.