Quand ils arrivent quelque part, ils se font accueillir par un «tiens, Hergarai est là». «Hergarai», c’est le nom de leur étroite vallée, à quelques kilomètres de Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques), au Pays basque, au pied d’une des plus vastes forêts d’Europe, Iraty. Hergarai – ou «les villages d’en haut», en langue basque –, ce sont cinq communes et 1 000 habitants qui ont décidé de ne faire plus qu’un pour maintenir vivant ce petit territoire frontalier de l’Espagne, long d’une dizaine de kilomètres, d’une place de village à une autre. Aujourd’hui, l’Hergarai connaît un second souffle.
Cette grappe de communes s’étale le long d’une route départementale très empruntée jusqu’à la station de ski de fond d’Iraty, à 1 350 mètres d’altitude. Ahaxe-Alciette-Bascassan, Bussunarits-Sarrasquette, Mendive, Béhorléguy et Lecumberry : ces villages «étaient seulement traversés, sans qu’on les connaisse vraiment», analysent Paxkal Neguelouart et Maider Guenard, coprésidents de l’association Hergarai Bizi («vivre en Hergarai», en basque), montée il y a douze ans pour redynamiser la vallée.
«On se rendait compte que nos populations diminuaient, que les jeunes partaient pour leurs études et s’installaient ailleurs pour travailler. Aujourd’hui, ils reviennent !», sourit Pantxika Lerissa, membre de l’association et agricultrice de 27 ans. A cette échelle ultra-locale, le phénomène se joue à quelques dizaines de nouvelles arrivées, comme à Lecumberry, tombé à 17