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L'Europe qui aide

Au «pôle Nord des Alpes-Maritimes», une station-service portée par des fonds européens

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Essentielle aux habitants de Guillaumes, village de 600 habitants isolé du parc du Mercantour, une petite station-essence doit plus de la moitié de son budget à un fonds européen.
La station-service de Guillaumes, dans les Alpes-Maritimes, le 23 mars. (Laurent Carre/Libération)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice
publié le 30 mars 2024 à 13h29

Tout au long de la campagne européenne, à travers une série de reportages, «Libé» raconte un autre visage de l’Europe : une UE proche des territoires et des acteurs de la société.

On arrive à Guillaumes presque sur la réserve. La voiture traverse le village sans s’arrêter. On a raté la station-service. «La signalétique n’est pas terminée», sourit le maire, Jean-Paul David. La pompe à essence n’est pas celle des grandes surfaces, elle n’a ni large préau ni panneau lumineux. Elle est posée devant une maison proprette, crépi blanc et volets verts. Ses trois pistolets distribuent le carburant au cœur de ce village de montagne des Alpes-Maritimes. Devenue une rareté dans le monde de la ruralité, la station a été sauvée par un financement européen.

Guillaumes est niché au cœur des paysages du Mercantour. Il faut compter deux heures de route depuis Nice. «C’est la vallée la plus éloignée, expose le maire sans étiquette. On est le pôle Nord des Alpes-Maritimes.» Eric Bruneau habite dans un hameau encore plus haut, «à 6 km et 22 virages», précise ce cuisinier de 58 ans. Son tableau de bord n’affiche que deux barres. «Cette pompe est hyper nécessaire, commente-t-il. C’est la dernière. Après, il n’y a plus rien.» Vers les montagnes s’échappe la route des Grandes Alpes : pas de station pendant 65 km de montée, de montagne et de méandres. Vers le sud, l’asphalte serpente entre les gorges de Daluis, rouges et tortueuses. Le prochain plein pos