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Justice

Au procès de l’assassinat de Samuel Paty, les profs ont raconté leurs dilemmes lors des «jours d’avant»

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Ce mercredi 13 novembre, quatre anciens collègues de Samuel Paty sont revenus sur les onze jours de tension et dissensions au sein du collège qui ont précédé la décapitation du professeur d’histoire-géographie.
Devant le collège du Bois-d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine, le 18 octobre 2020, deux jours après le meurtre de Samuel Paty. (Stéphane Lagoutte/MYOP pour Libération)
publié le 13 novembre 2024 à 19h58

Dans la salle des profs du collège du Bois-d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine, les onze journées qui ont précédé l’attentat contre Samuel Paty ont été synonymes d’angoisse, d’émotion, de solidarité, parfois ; et d’incompréhension, souvent. Le 5 puis le 6 octobre 2020, le professeur d’histoire-géographie dispense un cours sur la liberté de la presse. «Situation dilemme : être ou ne pas être Charlie projette-t-il au tableau. Avant de présenter une caricature du «prophète», il propose aux élèves qui pourraient être heurtés de sortir de la salle ou de détourner le regard. Très vite, une poignée de parents s’inquiètent. D’autres, plus véhéments, demandent l’éviction du professeur. Les appels malveillants et les menaces d’islamistes se multiplient. Les réseaux sociaux s’enflamment. A l’intérieur de l’établissement, les professeurs plongent dans la peur. En proie à de profonds questionnements sur la laïcité, quelques-uns désavouent publiquement Samuel Paty. Sans totalement se fracturer, l’unité du corps enseignant s’effrite.

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