En 2020, Karim (1) est en classe de quatrième. Il a à peine plus de 14 ans et dit surtout rêver «de crédits sur Fifa ou Fornite». Alors quand cet individu vêtu de noir, qu’il voit rôder autour du collège depuis quelques minutes, lui fait miroiter un pactole de 350 euros, il ne «réfléchit pas du tout». Ebloui par l’épaisse liasse de billets de dix, Karim désigne Samuel Paty à celui qui sera son assassin, Abdoullakh Anzorov. «J’étais concentré sur l’argent. Ma mère ne travaillait pas. Seulement mon père. J’ai vu l’argent, j’ai pensé qu’à l’argent», a déclaré le jeune homme de 18 ans face à la cour d’assises spécialement composée, ce lundi 18 novembre. Un an après le procès des mineurs qui s’est tenu à huis clos devant le tribunal pour enfants de Paris, Karim et Sami (1) ont été entendus comme témoins dans la salle des Grands Procès du palais de justice de Paris. Une centaine d’oreilles attentives dans le dos, c’est la première fois qu’ils s’expriment publiquement sur les faits.
Longs cheveux noirs et barbe juvénile, Karim ponctue ses courtes prises de parole de soufflements et de regards flanqués au sol. «Sin