Audrey Boehly n’avait jamais milité avant de devenir l’une des figures de la lutte contre la construction du terminal 4 de l’aéroport nord-parisien. Tout juste avait-elle pris pleinement conscience de l’ampleur de la catastrophe climatique. La journaliste scientifique parisienne, 43 ans aujourd’hui, l’admet d’emblée : «J’ai mis beaucoup de temps à me réveiller.»
Alors fraîchement débarquée dans le Val d’Oise, un coup de fil avec un voisin tout aussi «choqué» par l’annonce de ce projet l’a décidée. Ils se sont retrouvés pour écrire leur premier tract et fonder leur collectif, Non au T4, autour duquel ils réuniront nombre de riverains de l’aéroport, eux aussi primo-militants.
En cette matinée déconfinée de mai, l’ingénieure chimiste de formation déroule son épopée. Elle a le débit rapide, de longs cheveux épais qui tombent sur son pull vert et des yeux vifs qui s’illuminent au-dessus de son masque. «Je suis très sereine et prête à assumer pleinement mes choix», lance-t-elle à un mois de l’audience de fixation, prévue ce jeudi, en amont du procès où elle sera jugée pour sa participation à une action de désobéissance civile à Roissy en octobre dernier. Ce jour-là, à l’appel des mouvements citoyens d’Alternatiba et Action non-violente COP21, des centaines d’activistes avaient «marché» sur des aéroports tri