Les tensions commencent. Le gala «Israël is Forever», événement de soutien à ce pays organisé par des personnalités franco-israéliennes d’extrême droite, s’est tenu ce mercredi 13 novembre au soir à Paris, à la veille du match de football France-Israël, et une semaine après les violences d’Amsterdam. En marge de la réception, dont le lieu n’a pas été communiqué, plusieurs manifestations se sont tenues, soit pour dénoncer, soit pour soutenir l’événement.
Une dizaine de membres du mouvement juif de droite Betar, qui dispose de nombreuses branches dans le monde et compte dans ses rangs des membres radicaux, s’est rassemblée dans le VIIIe arrondissement, en solidarité avec le gala. Non loin de là, près de la place de l’Etoile, plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées, venues à l’appel d’organisations comme SOS Racisme notamment, Quelques personnalités politiques de gauche comme Clémentine Autain, Alexis Corbière ou encore Raquel Garrido étaient présentes dans la foule. Une troisième manifestation, lancée à l’initiative de partis politiques de gauche (LFI, Les Écologistes, NPA) et d’associations, a rassemblé dans la soirée plusieurs milliers de personnes, près de la gare Saint-Lazare, a constaté une journaliste de l’AFP. «Libérez la Palestine» ou encore «Israël casse-toi, la Palestine n’est pas à toi», scandait la foule. Le cortège devait rallier la place de la République.
Un lieu tenu secret
L’évènement «Israël is Forever» était présenté par ses organisateurs comme «la mobilisation des forces francophones sionistes au service de la puissance et de l’histoire d’Israël». L’association «Israël is Forever», fondée par Jacques Kupfer, un militant sioniste radical, est présidée aujourd’hui par sa fille, l’avocate Nili Kupfer-Naouri.
Des associations pro palestiniennes, syndicats et partis de gauche français se sont insurgés contre la tenue de cet événement et la présence annoncée du ministre israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich qui incarne, selon eux, «la figure du sionisme religieux le plus fanatique» mais aussi «racisme et haine». Celui-ci devait initialement faire le déplacement en personne avant que son porte-parole évoque finalement une prise de parole à distance, sans tempérer l’ire des associations propalestiniennes, syndicats et partis de gauche français. «Smotrich assassin, Macron complice», ont ainsi scandé des manifestants à son encontre dans le cortège de 3000 personnes, selon la police, qui s’est dispersé place de la République.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez n’a pas interdit ce gala, qui ne présente pas de risques de troubles à l’ordre public «importants», a-t-il affirmé mercredi sur RTL.
Match «à haut risque»
Le lendemain, la rencontre de Ligue des nations de football entre la France et Israël prévue au Stade de France à Saint-Denis, au nord de Paris, est considérée comme à «haut risque» par les autorités françaises, qui prévoient un dispositif «extrêmement renforcé», «très inhabituel» pour un match de ce type. Un total de 4 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, a annoncé dimanche le préfet de police, autour et, fait rare, dans le stade, ainsi que dans les transports en commun et dans Paris. Environ 1 600 agents de sécurité seront également mobilisés au Stade de France et le RAID, l’unité d’élite de la police nationale, est engagé pour la sécurité de l’équipe d’Israël.
Les autorités israéliennes ont appelé dimanche les supporters à éviter de se rendre à Saint-Denis. Selon le Conseil de sécurité nationale israélien, «des organisations qui veulent s’en prendre à des Israéliens ont été identifiées dans un certain nombre de villes européennes», citant Bruxelles, les grandes villes britanniques, Amsterdam et Paris.
Dans la nuit du 7 au 8 novembre après un match de la Ligue Europa, des supporters du Maccabi Tel-Aviv ont été pourchassés et battus dans les rues d’Amsterdam. Ces attaques, qualifiées d’antisémites notamment par Israël et les autorités néerlandaises, ont fait de 20 à 30 blessés et suscité l’indignation de nombreuses capitales occidentales. Ces violences se sont produites dans un contexte de polarisation en Europe, avec une montée des actes antisémites, anti-israéliens et islamophobes depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.
Mis à jour jeudi 14 novembre à 7h20 avec actualisation du nombre de participants.