Avant de franchir le panneau de Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille, commune du Gard nichée au cœur du massif des Cévennes, il y a eu des appels, nombreux. Des tentatives d’appels plutôt. Des coups de fil coupés au bout de quelques secondes. Des messages non distribués. Il faut profiter des quelques secondes octroyées pour convenir d’un rendez-vous. En s’approchant du village, de ses maisons en pierre et de sa végétation omniprésente, la route se resserre au rythme de l’effacement des barres de réseau téléphonique. 5G, 3G, puis plus rien. Le néant sur le haut de l’écran du téléphone. Seulement l’heure et la date, le 26 mai.
«On est sur une zone blanche totale, on ne capte rien de rien avec le portable. La solution, c’est de monter en haut de la colline», sourit Guy Manifacier, maire (sans étiquette) du village de 500 habitants répartis sur neuf hameaux. Ici, à une vingtaine de kilomètres d’Alès, la couverture mobile est inexistante. Le réseau cuivre, prochainement démantelé, autorise toutefois des appels via le téléphone fixe.