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Bilan

«Beaucoup de soleil au nord, beaucoup de nuages au sud» : le temps du mois de mars a été «à l’inverse de tout ce que l’on connaît», explique Météo France

Dans son bilan mensuel publié ce mardi 1er avril, l’institut météorologique relève que mars a été «très sec au nord», tandis que le sud du pays a été marqué par un excédent de pluie. Ce cas de figure d’une France comme «coupée en deux» est «inhabituel».
Au cours du mois de mars 2025, il a localement plu jusqu’à cinq fois plus que la normale autour de la Méditerranée. (Valery Hache/AFP)
publié le 1er avril 2025 à 17h59

Plus de soleil à Calais qu’à Nice, des températures plus élevées à Dijon qu’à Toulouse : dans son bilan mensuel publié ce mardi 1er avril, Météo France dresse le portrait d’une France coupée en deux au mois de mars. D’un côté, le nord du pays et son ensoleillement record ; et de l’autre, une moitié sud pluvieuse, venteuse et grise. Un «contraste nord-sud inhabituel».

L’institut météorologique explique notamment que le mois passé a été marqué par un «excédent de pluie» près de la Méditerranée, où il est tombé plus de deux fois la normale, et «jusqu’à quatre à cinq fois la normale entre Marseille et Toulon». A l’inverse, au nord de la Loire, le long de la façade Atlantique et près de l’Alsace, «la pluviométrie a été déficitaire», souligne le bilan.

La ville de Valenciennes (Nord) a ainsi enregistré seulement 3,2 mm de pluie au cours du mois, tandis qu’à Marignane, près de Marseille, «il n’a jamais autant plu». Près de 170 mm de pluie en trente et un jours, alors que la normale est de 29,5 mm. Perpignan a aussi enregistré 87 mm de précipitations et, dans cette région marquée par une sécheresse récurrente, «les sols superficiels sont ainsi nettement plus humides que la normale, ce qui n’était pas arrivé depuis trois ans». A l’échelle du mois et du pays, la pluviométrie est déficitaire de 15 %.

🌎 #Climat : quel bilan dresser pour mars 2025 ? ☔ Un excédent de pluie très marqué près de la Méditerranée : il est tombé plus de deux fois la normale, jusqu’à quatre à cinq fois la normale entre Marseille et Toulon. 📱 Le bilan complet ici 👉 meteofrance.fr/actualite/pr...

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— Météo-France (@meteofrance.com) 1 avril 2025 à 11:12

«C’est une situation qui va à l’encontre des clichés de la météo en France que l’on peut avoir. C’est à l’inverse de tout ce que l’on connaît», avance Matthieu Sorel, météorologue à Météo France. Et cela s’explique par la position des dépressions et des anticyclones : au cours du mois de mars, ils étaient plutôt positionnés sur le sud de la France. Et c’est ce qui a apporté ce temps maussade.» Le spécialiste explique «qu’a contrario», les régions au nord de l’Europe, ont, elles «enregistré des précipitations très inférieures, puisqu’elles étaient placées sous l’anticyclone, ce qui leur assure un temps sec et ensoleillé, sans précipitations».

Toulouse sous les 20°C

S’il qualifie cette situation «d’incongrue», Matthieu Sorel indique que ce cas de figure peut se produire, «et qu’il n’y a pas d’exceptionnalité». Et le météorologue de rappeler qu’au mois de mars 2022 aussi, «le nord-est de la France avait été beaucoup plus ensoleillé que le Sud, avec davantage de soleil à Strasbourg qu’à Nice». Cette année, Calais a été la ville française la plus ensoleillée, avec environ 222 heures. En haut du podium, on trouve également les villes de Reims (Marne), avec 218 heures, Le Touquet (Pas-de-Calais) avec 210 heures, ou encore Valenciennes (Nord), avec près de 206 heures. Nice et ses 221 heures d’ensoleillement est la seule ville de la moitié sud présente dans ce classement.

Le même contraste a également été enregistré du côté des températures. «La barre symbolique des 20 °C a été franchie depuis le début de l’année sur certaines villes septentrionales (Auxerre, Dijon, Dunkerque, Nancy, Paris, Strasbourg) mais pas dans des cités méridionales comme Carcassonne ou Toulouse», peut-on lire dans le bilan de Météo France. Une première pour la préfecture occitane depuis plus de dix ans. Mais au total, avec une «température moyenne de près de 10 °C», le mois de mars 2025 a été 0,7 °C plus chaud que la normale. Une «anomalie des températures» qui est une «conséquence directe du réchauffement climatique», conclut Matthieu Sorel.