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Ethique

Bébés chinois génétiquement modifiés : le médecin à l’origine de la manipulation joue la provoc sur les réseaux sociaux

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Le biophysicien, qui avait été condamné à trois ans de prison pour avoir donné naissance à des nourrissons ayant subi une modification génétique, poursuit ses travaux en Chine et s’avère particulièrement loquace sur le Web.
He Jiankui à Pékin le 21 février 2023. (Greg Baker/AFP)
publié le 25 mars 2025 à 19h56

Il voudrait qu’on se rappelle de lui comme «le Darwin chinois», est convaincu que dans vingt ans «modifier les gènes des embryons humains sera aussi populaire que les iPhone», et souhaite que l’acte soit «gratuit pour tous les citoyens». Sur les réseaux sociaux, le biophysicien chinois He Jiankui, condamné à trois ans de prison en 2018 pour avoir mis au monde deux bébés génétiquement modifiés, à l’encontre du droit et de tout principe éthique, multiplie les provocs. Ses photos publiées sur X, accompagnées de légendes cinglantes comme «La grande révolution commence par la controverse» ou «L’humain ne sera plus contrôlé par l’évolution de Darwin», cumulent des milliers de likes. Depuis sa remise en liberté en 2022, le scientifique est loin d’avoir abandonné ses marottes : à l’Université de technologie Wuchang, il planche désormais sur la modification de gènes d’embryons pour réduire le risque d’Alzheimer.

Dangereuses, ces manipulations ne présentent «aucun intérêt» dans le cas de maladies comme Alzheimer, à en croire les spécialistes interrogés par Libération. «Premièrement parce que la technologie n’est pas au point», pointe Alain Fischer, professeur émérite au Collège de France et spécialiste des maladies génétiques. En effet, à l’heure actuelle,