Elle avait déjà repéré les lieux la veille, avec cette grande grue qui fend le ciel caniculaire et ces salariés sous un soleil de plomb. Rare chantier à être en activité à la mi-août. Cinthia Bounouar, responsable d’unité de contrôle à l’inspection du travail de Saône-et-Loire, prend, mardi 12 août, la direction de Saint-Rémy, petite commune du département. Elle se gare discrètement devant le chantier de construction de logements, les chaussures de protection coquées déjà à ses pieds. Plus qu’à enfiler un casque de chantier et un gilet jaune fluo. «Bonjour monsieur, c’est pour un contrôle», annonce-t-elle en posant un pied sur le gravier brûlant.
Après une vérification des cartes professionnelles, la trentenaire navigue entre les briques, gravit les escaliers et se poste au premier étage. Là, sur le ciment fraîchement coulé, après quelques minutes d’immobilité, il ne semble plus être 10 heures du matin, comme l’indique pourtant notre montre. 29 °C au mercure. Si les quelques ouvriers présents estiment «qu’il faisait déjà aussi chaud il y a 20 ans», le dérèglement climatique