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Télévision

C8 saisit le Conseil d’Etat pour protester contre le non-renouvellement de sa fréquence TNT

Ecartée de la TNT par l’Arcom, la chaîne de Vincent Bolloré se tourne devant la plus haute juridiction administrative pour protester contre son retrait du paysage audiovisuel qui devrait arriver en 2025.
C8 est la chaîne la plus sanctionnée de la télévision française. (Louai Barakat/Louai Barakat)
publié le 19 septembre 2024 à 10h11
(mis à jour le 19 septembre 2024 à 10h59)

La chaîne bolloréenne veut rester sur la TNT. C8 a saisi le Conseil d’Etat ce jeudi 19 septembre pour faire appel de la décision de l’Arcom, qui lui a retiré sa fréquence au mois de juillet. Celle-ci devrait arriver à terme le 28 février 2025. «C8 s’oppose fermement à la décision de l’Arcom» et «a saisi le Conseil d’État d’un recours en référé suspension», écrit le groupe dans un communiqué. Elle dénonce une décision «inédite» au regard de ses audiences, revendiquant 9 millions de téléspectateurs quotidiens. La chaîne déplore une atteinte «massive et disproportionnée à l’existence même de l’entreprise», qui compte 300 collaborateurs. Crée le 31 mars 2005, la chaîne devait fêter ses 20 ans sur la TNT l’année prochaine.

Brimades des invités, humiliations publiques, propos sexistes et agressions sexuelles sur le plateau… Les fréquents dérapages de l’animateur phare de C8 Cyril Hanouna en ont fait la chaîne la plus sanctionnée de la télévision française. Propriété du magnat des médias Vincent Bolloré, elle a été condamnée à 7,6 millions d’euros d’amendes et s’est vue infliger 31 sanctions depuis 2012, selon un décompte du Monde. C8 avait notamment écopé d’une amende record de 3,5 millions d’euros, pour les propos insultants de Cyril Hanouna, proférés à l’encontre du député Louis Boyard, dans une séquence de la très controversée émission TPMP.

Suite à la décision de l’Arcom de suspendre la fréquence en juillet dernier, l’animateur avait déclaré en plateau contester «cette décision extrêmement grave». «Aujourd’hui, il y a l’Arcom qui me harcèle. On essaie de m’empêcher de travailler», déplorait-il.

Si Vincent Bolloré s’est vu privé de C8, il a pu en revanche conserver la fréquence de cinq autres chaînes du groupe Canal +, dont CNews, condamnée à plusieurs reprises pour «propos discriminatoires» et «manquement à l’honnêteté d’information». Cette dernière a obtenu un renouvellement de sa fréquence pour dix ans, mais elle reste sous la surveillance de l’Arcom qui l’a averti pour le «déséquilibre manifeste et durable» entre les opinions représentées sur son plateau.