Menu
Libération
Précarité

«Ça craque de partout» : le nouvel appel à l’aide des associations de lutte contre la pauvreté

Un mois après l’alerte lancée par les Restos du cœur, près de 800 associations s’alarment de la situation «très préoccupante» des bénéficiaires et des organisations qui les aident à subvenir à leurs besoins.
Une femme récupère un colis vendu par l'association RERTER à Limogne-en-Quercy, dans le sud-ouest de la France, le 27 septembre 2023. (Valentine Chapuis /AFP)
publié le 12 octobre 2023 à 12h45

Ça urge toujours. Plus d’un mois après l’appel lancé par les Restos du cœur, les associations de lutte contre la pauvreté alertent de nouveau sur leur situation et celle des populations précaires, estimant ne pas avoir été entendues par le gouvernement. «Ça craque de partout», estime auprès de l’AFP Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe quelque 800 associations de lutte contre la précarité et à l’origine d’un appel à la mobilisation ce jeudi 12 octobre. «L’appel des Restos du cœur l’a mis en évidence : on a des situations de précarité qui s’étendent et qui s’aggravent et on a des associations qui sont dans l’épuisement et le manque de moyens», ajoute-t-il. Et de qualifier de «très préoccupantes» la «situation des personnes et la capacité des associations à faire face».

Dans un contexte de forte inflation, les associations alertent depuis plusieurs mois sur la forte hausse des demandes d’aide et sur l’augmentation de leurs dépenses de fonctionnement, qui plongent – pour certaines – leurs comptes dans le rouge.

Les Restos du cœur, qui assurent 35 % de l’aide alimentaire en France, ont marqué les esprits début septembre, en prévenant qu’ils allaient être contraints de restreindre le nombre de leurs bénéficiaires cet hiver. Dans ce contexte tendu, l’exécutif a dévoilé le 18 septembre sa nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté qui doit permettre, selon la Première ministre, Élisabeth Borne, de «répondre à l’urgence de la situation sociale» actuelle et de «corriger les inégalités structurelles».

Des mesures qui vont dans le bon sens mais qui restent très insuffisantes, selon les acteurs de terrain. «Très clairement, la réponse n’est pas à la hauteur», souligne Pascal Brice, dont la Fédération appelle à «deux mesures d’urgence» : une revalorisation des minima sociaux et «une indexation des financements des associations sur la hausse des prix».

Au total, une centaine de rencontres sont prévues dans toute la France ce jeudi «pour faire entendre la voix des personnes précaires, des travailleurs sociaux et des associations», ajoute le président de la FAS. Plus de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France, soit avec moins de 1 120 euros par mois pour une personne seule, selon les données 2020 de l’Insee.