«En zone rurale, une fois qu’on est âgé et qu’on n’a pas de moyen de locomotion, c’est l’enfer.» Andrée, 80 ans, veuve depuis onze ans, vit à Bazoilles-sur-Meuse, dans les Vosges. La ville la plus proche, Neufchâteau, se trouve à neuf kilomètres. Elle les connaît bien, ces neuf kilomètres, puisqu’elle les a souvent empruntés à pied à travers les bois pour aller faire des courses ou pour des rendez-vous médicaux, le village ne disposant pas de transport en commun. La retraitée n’a jamais passé le permis, à cause notamment de gros problèmes de vue. Sans famille et sans enfant, elle s’est donc retrouvée seule, découragée, à devoir payer des transports en taxi pour se déplacer, mais avec «[ses] revenus ce n’est pas possible d’assumer». «Ma mentalité a toujours été de n’embêter personne. Mais c’est dur, avant j’avais mon compagnon. Maintenant, je suis toute seule à parler à mes murs, sans réponse», raconte la vieille dame en sanglotant.
Un jour, en lisant Vosges-Matin, il y a deux ans, elle découvre le projet de l’association Familles rurales. Elle propose depuis septembre 2021, sur toute cette communauté de communes de l’ouest vosgien, un transport solidaire pour les personnes les plus vulnérables. Pour un prix allant de 0,10 à 0,32 euro le kilomètre et sur critères définis, les bénéficiaires peuvent aller faire des courses avec des bénévoles, aller à des rendez-vous médicaux, rendre visite à de la famille ou des amis… Parmi les bénéficiaires, des retraités p