
Reportage
Accueil des personnes handicapées en Belgique : «En France, on le bourrait de médicaments»
Les traits tirés, Antoinette de Souza parcourt en vitesse le carnet de liaison de son fils. D’un geste frénétique, elle appose quelques signatures, avant d’enchaîner les allers-retours entre la cuisine et le salon. Rangement du cartable, petit-déjeuner, préparation des vêtements pour la journée… «Je suis déjà essoufflée», rigole la mère de famille, en jetant un coup d’œil à l’heure : 6h45. Dehors, il fait encore nuit. Derrière les murs de l’appartement, dans le nord-est de Lille, le quartier semble endormi.
Accroupi face au canapé, Alexandre, 20 ans, replace quelques coussins et aligne des magazines. «Il a des rituels», précise sa mère en attrapant ses chaussures sur le passage. Autiste et non verbal, le jeune Lillois n’avait que 3 ans lorsqu’on l’a diagnostiqué. Depuis, Antoinette bataille pour le scolariser. «A l’école maternelle, on m’a dit qu’ils ne pouvaient pas l’accueillir», se souvient-elle.
Après être resté un temps à la maison, Alexandre est placé en hôpital de jour en France. «Mais ils n’ont pas pu le garder, faute de places.» Une assistante sociale l’oriente alors vers la Belgique. «Je n’ai pas eu le cho