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Documentaire

Cahiers de doléances des gilets jaunes : cinq ans de douleurs enfouies

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Le 15 janvier 2019, en pleine crise sociale, Emmanuel Macron lançait le grand débat. Un documentaire, «les Doléances», se penche sur le devenir des dizaines de milliers de contributions écrites citoyennes rédigées à l’époque, évoquant déserts médicaux, petites retraites, transports, logements… Un «trésor» qui n’a jamais été pris en compte ou exploité.

Copies de cahiers de doléances dont ceux d'Auger-Saint-Vincent (Oise), le 12 janvier 2024. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
ParRachid Laïreche
Reporter au service société
Publié le 16/01/2024 à 7h10

Dans le café citoyen d’Auger-Saint-Vincent, un petit village de 500 habitants de l’Oise, Fabrice Dalongeville et Hélène Desplanques calent les dernières dates avec leur tourneur au téléphone. Ils partent à l’aventure. Fabrice Dalongeville est le maire (sans étiquette) de la commune, mais aussi le personnage principal du dernier documentaire de Hélène Desplanques : les Doléances. Le duo sera à Lille, ce mardi 16 janvier, pour la première, puis sillonnera le reste du pays dans la foulée. Fabrice Dalongeville est un édile bavard. Il raconte un tas d’histoires. Ses premières gueulantes au lycée pour lutter contre la malbouffe dans son bahut de Compiègne ; ses premières manifestations en 1986 contre la loi Devaquet ; ses premiers engagements dans la ville contre la fermeture des classes. Il a été élu maire presque par hasard. «J’étais premier adjoint et le maire, mon pote, a déménagé. Je l’ai remplacé et j’en suis à mon quatrième mandat.» Cet ancien journaliste, aujourd’hui consultant dans «la transition écologique», pose une question soudaine à la réalisatrice : «Tu penses que notre film peut servir à quelque chose ?»

Les Doléances – qui sera également diffusé sur France Télévisions en février (1) – est une référence directe au mouvement des gilets jaunes. C’était il y a cinq ans tout rond. A Grand-Bourgtheroulde, en Norman