Clamant «justice pour Inès», environ un millier de personnes ont participé ce samedi 20 septembre à Poitiers, dans la Vienne, à une marche blanche en hommage à cette jeune femme mortellement poignardée le 8 septembre par son ex-compagnon.
La famille de Inès Mecellem a notamment dénoncé une «inaction» de la part des forces de l’ordre et des organes judiciaires dans ce drame, alors que plusieurs plaintes avaient été déposées avant la mort de la victime. «Ce n’est pas seulement un féminicide, c’est un échec de la police», avait écrit sur son t-shirt un père de famille. «La justice a laissé faire, l’État a du sang sur les mains», était-il aussi écrit sur des pancartes.
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Pendant près de deux heures, le cortège a arpenté les rues de la ville, s’arrêtant un long moment devant le commissariat de police où des membres de sa famille ont pris la parole, notamment pour évoquer les «défaillances» des institutions censées protéger la jeune travailleuse sociale.
«Ma sœur a eu le courage de traverser à de nombreuses reprises la porte de ce commissariat. Elle y a déposé des plaintes pour violences physiques, psychologiques, pour viols. Elle a fait tout ce qu’elle pouvait pour alerter sur le danger qu’elle courrait. Et le constat est que la police et la justice nous ont trahis», a affirmé son frère, Yacine.
Enquête et IGPN
Le parquet a confirmé le dépôt d’une première plainte le 10 juillet, suivie de cinq «compléments de plainte» en deux mois. Deux jours avant son meurtre le 8 septembre, Inès Mecellem, 25 ans, avait même utilisé le téléphone «grave danger» dont elle bénéficiait, expliquant être traquée par son ancien compagnon.
Des policiers avaient alors «interpellé l’individu sans qu’il soit placé en garde à vue», selon la procureure de la République à Poitiers, Rachel Bray. Une décision «incompréhensible» pour les participants à la marche blanche.
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat et l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie d’une enquête administrative. Le suspect, un réfugié afghan, est toujours en fuite.