Depuis son duplex parisien du XVIIe arrondissement, où elle est installée depuis quelques mois, Issia, au pelage noir tacheté, a le regard larmoyant. Comme si elle avait pleuré, mais d’un seul œil, celui de gauche. Elle est atteinte de coryza, cette maladie contagieuse courante chez les chats errants. Avant de cohabiter avec Lucie, elle traînait dans les jardins d’une ambassade. On ignore le nombre de chats errants à Paris : ils seraient entre 500 et 1 000, selon la mairie. Mais il y en a «beaucoup plus», corrige Lucie, dont l’association C.A.T.S. s’occupe au total d’environ 80 chats, répartis entre deux parcs parisiens et son appartement. Son ambition est de les identifier et les stériliser, puis les relâcher dans la nature, sous la protection de l’association. Ce statut, dit de «chat libre», rend leur présence dans l’espace public légale, réduit leurs risques d’attraper une maladie et d’être euthanasiés en fourrière.
Tribune
C’est dans cette optique que Lucie crée en 2020 C.A.T.S., l’acronyme de Chats animal terrien solidarité. En parallèle de son mi-temps de professeure de mathématiques, elle se consacre à rendre «libres» le plus de chats possible. Avant de les «remettre sur le terrain», elle les garde chez elle le temps de la convalescence post-stérilisation, pour environ q