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Justice

Chauffeur de bus tué à Bayonne : les deux auteurs renvoyés devant les assises

Les deux hommes accusés d’avoir frappé à mort Philippe Monguillot, en juillet 2020, seront jugés aux assises, a tranché ce vendredi la cour d’appel de Pau. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Lors des obsèques de Philippe Monguillot, le 20 juillet 2020 à Bayonne. (Patxi Beltzaiz/Hans Lucas. AFP)
publié le 16 septembre 2022 à 18h15

Sa mort avait ému le pays. Le 5 juillet 2020, Philippe Monguillot, chauffeur de bus de 59 ans, marié et père de trois filles majeures, avait été frappé par deux passagers après un contrôle de titre de transport. Laissé en état de mort cérébrale, il était décédé après cinq jours de coma. Près de deux ans après, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau a indiqué ce vendredi que les deux hommes accusés de l’avoir tué seront jugés aux assises pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner».

Les magistrats ont confirmé la décision de la juge d’instruction qui avait écarté, en mai dernier, la qualification de «meurtre aggravé» défendue par le parquet de Bayonne. Ce dernier avait fait appel. Ces deux principaux suspects seront jugés d’ici à un an. Si les faits ont été requalifiés, ils encourent toutefois la réclusion criminelle à perpétuité, avec la circonstance aggravante que Philippe Monguillot était une personne chargée d’une mission de service public. Un troisième homme, qui avait logé les deux agresseurs présumés après les faits, est aussi renvoyé devant les assises pour avoir fourni son assistance. Une quatrième personne mise en cause a bénéficié d’un non-lieu. Il était bien présent sur les lieux mais n’a pris part à aucune violence.

Une «décision éclairée»

En juillet 2020, les circonstances de la mort Philippe Monguillot avaient déclenché une vague d’émotion à Bayonne, où une marche blanche avait réuni 6 000 personnes, et suscité l’indignation dans le monde politique, avec la visite sur place des ministres des Transports et de l’Intérieur. L’avocat de la veuve de la victime Véronique Monguillot et de ses trois filles a salué vendredi une «décision éclairée».

La cour d’assises «sera un temple à la hauteur de la douleur des victimes», a estimé Alexandre Novion, qui se dit «satisfait» des «peines importantes» encourues et de la «présence d’un jury populaire», malgré la requalification des faits «qui ne nous empêchera pas de dénoncer l’acharnement et la violence des coups».

«La cour a validé l’analyse que je fais depuis l’été 2020, d’une affaire de coups mortels et non pas de meurtre», a réagi de son côté Thierry Sagardoytho, avocat de l’un des deux principaux mis en cause, qui souhaite que les futurs débats «ne soient pas pris en otage par des manipulations médiatiques». Son confrère Frédéric Dutin, qui défend l’autre suspect, plaidera pour son client des «violences volontaires sans référence à la mort» car il «n’est pas à l’origine du coup de poing fatal» à la victime.