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Littérature

Chez Kiléma, on rend la littérature accessible aux personnes déficientes intellectuelles

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Le handicap au quotidiendossier
La maison d’édition traduit des succès de librairie en «facile à lire et à comprendre», afin que les personnes porteuses d’un handicap mental, comme la trisomie 21, ne soient plus exclues de la culture commune.
L'équipe de Kiléma, à Paris, le 3 juin. (Henrike Stahl/Libération)
publié le 24 juin 2024 à 21h28

Au programme de la matinée : relecture de la Tresse, carton d’édition de Laetitia Colombani aux plus de 5 millions d’exemplaires vendus. Myriam Benainous bosse sur ordinateur, Laura Hayoun sur la version papier. «Elle sait que dans son village, personne ne respecte les femmes, surtout si ce sont des intouchables», lit la première, quadra en stage de reconversion pour devenir éditrice. «Le “surtout”, tu vois, j’avais un doute. Si je ne me trompe pas, ça veut dire “que” pour les intouchables», réagit la seconde. La jeune femme, 30 ans, est porteuse de trisomie 21. Depuis trois ans, elle travaille à mi-temps comme relectrice chez Kiléma, la seule entreprise d’édition française à proposer des livres en «facile à lire et à comprendre» (Falc), c’est-à-dire accessibles aux personnes ayant une déficience intellectuelle.

Chaque ouvrage, qu’il s’agisse d’un classique shakespearien, d’un roman jeunesse ou d’un livre d’art, comme Histoire de l’impressionnisme, le dernier-né de l’éditeur, sorti le 6 juin en partenariat avec le musée d’Orsay, passe entre ses mains et celles d’une deuxième relectrice, atteinte de troubles cognitifs, du langage et de la mémoire du travail. «Deux profils différents et hypercomplémentaires», loue Cécile Arnoult, la fondatrice de la boîte.

Ce matin-là, donc, Laura Hayoun butte sur