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Libération
Reportage

Chez les évacués des incendies en Gironde, «la panique» et la colère

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En deux jours, plus de 10 000 personnes ont été forcées de quitter leur domicile dans le département. Mercredi, la ville de Salles a mis sur pied un centre d’accueil en urgence.
Des pompiers en lutte contre les flammes, à Saint-Magne, mercredi. (Philippe Lopez/AFP)
publié le 10 août 2022 à 22h53

A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Mercredi 10 août, l’entraide s’organise dans le dojo de Salles (Gironde), reconverti en centre d’hébergement. Le gigantesque incendie de Landiras fait rage à une quinzaine de kilomètres, le tatami a donc été remballé. Des lits de camp et des ventilateurs parsèment désormais cette salle habituellement consacrée aux arts martiaux. Tous les moyens sont bons pour accueillir ne serait-ce qu’une partie des quelque 10 000 personnes évacuées dans le secteur. Ce refuge éphémère a une capacité d’environ 30 couchages, mais Morgan Boutet, l’adjoint au maire qui coordonne l’accueil de ces déplacés, tient surtout à souligner «le gros effort de solidarité des Sallois».105 habitants de la commune se sont portés volontaires pour héberger des sinistrés, portant le potentiel d’accueil à «au moins 600».

«Il neigeait des cendres»

Entamées dans la matinée, les évacuations ont persisté tout au long de la journée de mercredi. De nouveaux déplacés arrivent ainsi en continu à Salles. Tous passent par le dojo pour s’enregistrer puis sont envoyés dans une famille d’accueil ou restent sur place. Pour Anthony et Kelly la seconde option a été retenue. Le premier, barbu costaud de 29 ans sirote une boisson énergisante. Probablement pour récupérer de cette journée d’évacuation éprouvante. Ce couple a été ­contrain