Le 13 avril 2016, 268 mains se lèvent en signe de soutien à la «loi prostitution» à l’Assemblée nationale. Dans le reste de l’hémicycle, 138 députés sont contre, et 79 s’abstiennent. La loi de «lutte contre le système prostitutionnel» est votée. Le texte s’articule autour de trois dispositions phares : la création d’un «parcours de sortie de la prostitution et d’insertion sociale et professionnelle», l’abrogation du délit de racolage passif, et la pénalisation des clients.
Cinq ans après le passage de la loi, les associations communautaires, gérées par et pour les travailleuses et travailleurs du sexe (TDS), dressent un constat alarmant. «Il n’y a jamais eu autant de meurtres et d’agressions de TDS que depuis la pénalisation des clients», lâche Thierry Schaffauser, coordinateur du Syndicat du travail sexuel (Strass). Ces dernières années, militantes et militants alertent régulièrement sur cette situation. «Il faut revoir cette loi. Il y a du positif, comme la décriminalisation du racolage. Mais pénaliser les clients est contre-productif et nous met en danger», résume Thierry Schaffauser. Ce lundi, une première victoire est tombée pour les opposants à la loi.