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Travail du sexe

Cinq ans après son adoption, la «loi prostitution» sous le feu des critiques

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Depuis 2016, la loi de lutte contre le système prostitutionnel divise politiques et militants. Les associations de personnes prostituées pointent du doigt la précarité et l’augmentation des violences, tandis que les partisans de l’abolition de la prostitution en réclament une meilleure application.
Manifestation des travailleuses et travailleurs du sexe, le 17 décembre 2020 à Paris. (Christophe Archambault/AFP)
publié le 13 avril 2021 à 8h18

Le 13 avril 2016, 268 mains se lèvent en signe de soutien à la «loi prostitution» à l’Assemblée nationale. Dans le reste de l’hémicycle, 138 députés sont contre, et 79 s’abstiennent. La loi de «lutte contre le système prostitutionnel» est votée. Le texte s’articule autour de trois dispositions phares : la création d’un «parcours de sortie de la prostitution et d’insertion sociale et professionnelle», l’abrogation du délit de racolage passif, et la pénalisation des clients.

Cinq ans après le passage de la loi, les associations communautaires, gérées par et pour les travailleuses et travailleurs du sexe (TDS), dressent un constat alarmant. «Il n’y a jamais eu autant de meurtres et d’agressions de TDS que depuis la pénalisation des clients», lâche Thierry Schaffauser, coordinateur du Syndicat du travail sexuel (Strass). Ces dernières années, militantes et militants alertent régulièrement sur cette situation. «Il faut revoir cette loi. Il y a du positif, comme la décriminalisation du racolage. Mais pénaliser les clients est contre-productif et nous met en danger», résume Thierry Schaffauser. Ce lundi, une première victoire est tombée pour les opposants à la loi.