A Przemysl, ville tampon à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, la guerre se devine. On y lit l’inquiétude sur les visages des familles ukrainiennes qui viennent s’y réfugier mais on n’entend pas les alarmes, les bombes et les tirs venus de la ligne de front. Dans la commune polonaise aux rues pavées, plusieurs bâtiments ont été réquisitionnés pour accueillir l’afflux d’Ukrainiens : des centres commerciaux mais aussi des gymnases et des écoles.
Ces derniers jours, les volontaires du convoi solidaire parti de toute la France pour ramener des Ukrainiens dans l’Hexagone arpentent ces lieux avec un tract sur lequel est inscrit «Liaison Pologne-France. Gratuit pour tous. Animaux acceptés». L’objectif: remplir tous les bus, même si cela demande beaucoup de patience et de pédagogie. «Ils sont méfiants. Ils pensent qu’on est des religieux ou des choses comme ça», précise Inna, une des bénévoles, réfugiée politique russe. La France est trop éloignée et beaucoup de femmes sont «perdues», prises entre l’Ukraine voisine où elles ont parfois quitté leur mari, et les propositions de départ pour refaire une vie dans un pays lointain dont elles ne connaissent rien ou presque.
«Est-ce qu’ils pourront aller à l’école?»
Emrys, un charpentier en reconversion, est arrivé mardi dans un des véhicules partis de Marseille pour convaincre ces fam