A Béziers, il est 14 heures et les allées Paul-Riquet se remplissent progressivement de silhouettes rouges et blanches. Depuis jeudi et jusqu’à lundi, la ville organisait sa feria. Et dans l’ambiance joyeuse de cette fête populaire, un sujet faisait débat : la corrida. Exemple avec un groupe d’amis venu participer au concours de peñas et bandas. Parmi eux, Philippe, 57 ans, et Annabelle, 45 ans. Ils sont du coin : «On a grandi avec ça, dans nos villages, on nous a inculqué ces coutumes et traditions depuis l’enfance», disent-ils en chœur.
«On pourrait vivre les dernières corridas»
Samedi, ils ont assisté ensemble à une corrida. Pour Ophélie, la fille de Philippe, c’était une première. La jeune femme de 25 ans n’a pas apprécié le spectacle, contrairement à ses aînés. «J’avais les larmes aux yeux, je ne vois pas d’intérêt au fait de faire souffrir un animal», dit-elle. Une question de génération ? «Je peux comprendre la tradition parce que je suis espagnole, mais avons-nous besoin de la maltraitance animale ?» questionne Victoire Clemente, la vingtaine, près d’un bar. Son ami, Arthur, un verre de bière à la main, n’est pas du même avis. Ce Biterrois rappelle que la «feria est née avec la corrida» et que l’une et l’autre vont de pair.
Le sujet semble davantage opposer les personnes attachées à ces coutumes à celles qui sont sensibles à la souffrance animale. Dans le premier camp, on retrouve Stéphane Férard près d’une rue où sont effectués des lâchers de taureaux, une pratique locale. Pour lui,