Menu
Libération
Justice

Corse : le processus d’autonomie suspendu au sort du commando Erignac

Article réservé aux abonnés
Condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet, Pierre Alessandri sera fixé ce mardi sur sa demande d’aménagement de peine. Une décision très attendue sur l’île, où le cycle de négociations politiques amorcé l’été dernier avec le ministère de l’Intérieur est interrompu depuis quatre mois, notamment en l’attente de décisions de justice concernant les prisonniers dits «politiques».
Une manifestation en soutien à Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, en janvier 2021 à Corte (Corse). (ANDBZ/ABACA)
publié le 31 janvier 2023 à 7h00

La décision aura sans nul doute une influence sur l’avenir de la Corse. Ce mardi, la chambre d’application des peines antiterroristes de la cour d’appel de Paris doit se prononcer sur le projet d’aménagement de peine présenté par Pierre Alessandri. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio, l’ancien agriculteur de 64 ans est incarcéré depuis près de vingt-quatre ans et accessible à un aménagement de peine depuis 2017. Alain Ferrandi et lui sont les deux derniers membres du «commando Erignac» à être toujours emprisonnés.

«Risque de trouble à l’ordre public»

Après avoir réclamé pendant des années et en vain leur transfert dans une prison corse pour se rapprocher de leurs familles, les deux hommes ont obtenu en avril 2022 d’être rapatriés au centre de détention de Borgo, près de Bastia. Un «geste d’apaisement» de la part du gouvernement, pour tenter de mettre un terme au cycle de violences enclenché à la suite de l’agression mortelle d’Yvan Colonna, assassiné à la prison d’Arles par un détenu radicalisé en mars 2022.

Au printemps dernier, des milliers de personnes avaient défilé dans les rues d