La famille d’Yvan Colonna et plusieurs mouvements nationalistes ont appelé à une manifestation ce dimanche, à Ajaccio. L’agression mortelle, il y a un mois, de l’homme condamné trois fois pour l’assassinat du préfet Erignac a provoqué un cycle de protestations, parfois violentes, et débouché sur la venue en Corse de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur déclarant être prêt à aller «jusqu’à l’autonomie». Dans cette séquence, les différents mouvements politiques de l’île – autonomistes ou indépendantistes, élus à l’Assemblée de Corse ou étudiants – avancent dans la même direction, même si des dissensions subsistent, notamment sur les méthodes à employer, entre dialogues et manifestations. Andrea Fazi, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Corse, répond aux questions de Libération.
A-t-on déjà vu toutes les différentes branches nationalistes se mobiliser ensemble ?
Oui, même si dans l’histoire corse, il n’y a jamais eu d’union totale. Le niveau de convergence du mouvement nationaliste est très variable, et dépend beaucoup de la relation à l’Etat. Dans les phases de répression étatique plus forte, par exemple, l’union des nationalistes est plus forte. En somme, plus l’adversaire commun est puissant, plus il faut résister. Aujourd’hui, on voit que les oppositions au