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Interview

Corse: «L’imaginaire de l’époque mythique des années 70 et 80 se transmet de génération en génération»

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Une nouvelle manifestation se tient ce dimanche à Ajaccio, impulsée par la famille d’Yvan Colonna. Andrea Fazi, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Corse, analyse les différences stratégiques entre autonomistes et indépendantistes, au moment où la jeunesse de l’île, nostalgique d’une époque qu’elle n’a pas connue, se met en mouvement.
Manifestation du 2 septembre 1975 à Ghisonaccia, pour soutenir les autonomistes corses, après une prise d'otages survenue le 21 août à Aleria. (AFP)
publié le 3 avril 2022 à 9h55

La famille d’Yvan Colonna et plusieurs mouvements nationalistes ont appelé à une manifestation ce dimanche, à Ajaccio. L’agression mortelle, il y a un mois, de l’homme condamné trois fois pour l’assassinat du préfet Erignac a provoqué un cycle de protestations, parfois violentes, et débouché sur la venue en Corse de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur déclarant être prêt à aller «jusqu’à l’autonomie». Dans cette séquence, les différents mouvements politiques de l’île – autonomistes ou indépendantistes, élus à l’Assemblée de Corse ou étudiants – avancent dans la même direction, même si des dissensions subsistent, notamment sur les méthodes à employer, entre dialogues et manifestations. Andrea Fazi, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Corse, répond aux questions de Libération.

A-t-on déjà vu toutes les différentes branches nationalistes se mobiliser ensemble ?

Oui, même si dans l’histoire corse, il n’y a jamais eu d’union totale. Le niveau de convergence du mouvement nationaliste est très variable, et dépend beaucoup de la relation à l’Etat. Dans les phases de répression étatique plus forte, par exemple, l’union des nationalistes est plus forte. En somme, plus l’adversaire commun est puissant, plus il faut résister. Aujourd’hui, on voit que les oppositions au