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Témoignage

Coups de poing, jeux cruels, humiliations : «Les violences ont aussi eu lieu dans des écoles publiques»

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Pour la première fois dans le sillage de l’affaire Bétharram, une plainte a été déposée pour violences contre un établissement public, l’école Jean-Jaurès d’Anglet, par un ancien élève. Pour Gilles Parent, l’Etat doit reconnaître que les maltraitances ne se sont pas limitées au privé. Onze autres plaintes visent par ailleurs le collège privé d’Ustaritz, où il a poursuivi sa scolarité.
Gilles Parent, 63 ans, ancien élève de l’école Jean-Jaurès d’Anglet et du collège privé d’Ustaritz. (Marion Vacca/Libération)
publié le 13 avril 2025 à 8h26

Trois semaines que ça tourne en boucle dans sa tête, avec ce foutu sentiment de ne pas avoir été écouté. Le 19 mars, lors de la toute première journée d’audition de la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, huit représentants de collectifs sont invités à témoigner des violences subies dans leur anciens établissements privés catholiques. Parmi eux, Gilles Parent, 63 ans, doit évoquer le collège Saint François-Xavier à Ustaritz, dans les Pyrénées-Atlantiques, le même département que Bétharram.

Mais ce jour-là, il parle aussi d’une école publique, à Anglet, quelques kilomètres plus loin, où il affirme avoir été maltraité. Personne ne relève. «Je ne comprends pas. Tout le monde cherche à casser du curé alors que les violences ont aussi eu lieu dans des établissements publics mais personne – parlementaires et médias – n’a repris ce que j’avais à dire sur mon ancienne école», regrette-t-il, en remontant ses lunettes sur un front dégarni par le temps.

Jeudi 11 avril, Gilles Parent a déposé plainte auprès du parquet de Bayonne pour des violences subies dans les deux établissements scolaires de son enfance. Ils sont onze à accuser le collège catholique de Saint Francois-Xavier d’Ustaritz de violences physiques et sexuelles survenues entre 1960 et 2005. Le sexagéna