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Productivisme

Crédit agricole : agir chaque jour dans l’intérêt de… l’agriculture industrielle

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Les agriculteurs en colèredossier
Banque de huit agriculteurs sur dix, le CA est très proche de la FNSEA et favorise l’agrandissement des exploitations. Avec un volume financier équivalent à celui des aides publiques européennes, la politique de l’entreprise reste timide face aux urgences sociales et climatiques.
En Normandie, en 2019. (Emmanuel Ortiz/Divergence)
par Ivan Logvenoff et Pauline Moullot
publié le 2 mars 2024 à 16h41

C’est une question phare des revendications dans la crise agricole actuelle : le revenu. Si les agriculteurs réclament une meilleure rémunération, le colossal endettement de la profession est pourtant souvent passé sous silence. La semaine dernière, après avoir abandonné temporairement les barrages autoroutiers, la Coordination rurale, syndicat minoritaire habitué aux méthodes musclées, a décidé de s’en prendre aux banques. Parmi ses demandes, la mise en place d’une année blanche sur le remboursement des prêts, afin de soutenir la trésorerie des exploitants. Une exigence à laquelle le gouvernement a partiellement répondu en lançant un plan de trésorerie d’urgence au Salon de l’agriculture cette semaine. Les professionnels les plus en difficulté devraient bénéficier d’un différé et d’un rééchelonnement de leurs dettes, en plus de prêts avantageux.

L’endettement, qui a été multiplié par trois depuis 1980 dans le monde agricole, atteint environ 204 000 euros en moyenne par agriculteur en 2021 selon le ministère. Derrière ce