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Libération
Visite éclair

Crise en Nouvelle-Calédonie : à Nouméa, Emmanuel Macron promet de ne pas «passer en force»

«Force est de constater qu’il n’y a pas aujourd’hui une vision d’avenir commune» dans l’archipel ultramarin, a déclaré le président de la République au terme de son court déplacement sur place.
Emmanuel Macron s'entretient avec le président de la Nouvelle-Calédonie, Louis Mapou, et le président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, Roch Wamytan, à l'issue d'une réunion avec les élus et représentants locaux de la Nouvelle-Calédonie à la résidence du haut-commissaire français Louis Le Franc à Nouméa, jeudi 23 mai 2024. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 23 mai 2024 à 15h56

A peine arrivé et déjà presque reparti. A l’occasion d’un point presse qui marque le terme de sa visite expresse en Nouvelle-Calédonie, ce jeudi 23 mai, Emmanuel Macron a promis de ne pas passer «en force» sur la réforme du corps électoral à l’origine des tensions et des violences dans l’archipel ultramarin. «J’ai pris un engagement très clair ce soir [heure locale], avec un processus très précisément défini. Je me suis engagé à ce que cette réforme ne passe pas en force dans le contexte actuel et que nous nous donnions quelques semaines, afin de permettre l’apaisement, la reprise du dialogue en vue d’un accord global», a-t-il déclaré après avoir rencontré dans la journée des responsables loyalistes puis indépendantistes. Un point d’étape sur l’avenir institutionnel du territoire aura lieu «d’ici un mois», a promis le chef de l’Etat.

Emmanuel Macron avait initialement averti que le Congrès serait convoqué «d’ici la fin juin» pour adopter définitivement cette réforme si un accord global sur le statut institutionnel de l’archipel n’était pas trouvé. La majorité de la classe politique réclame désormais le report de ce Congrès pour apaiser les esprits. «Mon souhait est de pouvoir obtenir l’arrêt des hostilités et donc la levée des barrages et des points fixes, le retour au calme, la fin de l’état d’urgence, la reprise du dialogue. Et sur cette base, à ce moment-là, je serai le premier à proposer qu’on prenne plus de temps pour avoir un accord global qui rentre dans la Constitution», a souligné le chef de l’Etat, accompagné en Nouvelle-Calédonie de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des Outre-Mer.

«Mon souhait est aussi que cet accord puisse être soumis au vote des Calédoniens», a précisé Emmanuel Macron. Il a par ailleurs promis une «aide d’urgence» après les dommages «colossaux» provoqués par les manifestants qui ont touché les citoyens comme les entreprises et demandé une levée des barrages «dans les heures qui viennent» pour lever l’état d’urgence en vigueur depuis le 15 mai.