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Politique frictions

Dans la Fashion Week, à Paris : «Avant, c’était un sujet un peu tabou, là tout le monde en parle, même au travail» 

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Elections législatives 2024dossier
Septième épisode de notre série «Politique frictions» : dans la foule qui assiste aux défilés parisiens dédiés à la mode masculine, des journalistes aux badauds.
Le public au défilé Christian Dior Homme printemps-été 2025, au Val de Grâce à Paris, le 21 Juin 2024. (Stéphane Lagoutte/MYOP pour Libération)
publié le 23 juin 2024 à 9h16

Politique frictions

Jusqu’à la veille du premier tour des élections législatives, «Libé» sillonne des lieux de la vie quotidienne pour saisir et raconter ces moments de discussion impromptue où, soudain, la politique fait irruption.

Ça surprendra ceux qui ne voient dans la Fashion Week qu’un carnaval de créatures stratosphérisées sur la planète froufrous : on peut y parler politique et on nous a volontiers répondu sur l’équation en cours ces jours-ci. Mardi soir, premier jour des défilés, Julien (1) et Anna (1), journalistes parisiens trentenaires, sont assis côte à côte au show Louis Vuitton qui a lieu dans les jardins de l’Unesco. Aux européennes, leurs votes sont allés à Marie Toussaint (Les Ecologistes) et à Raphaël Glucksmann (PS-Place publique). La victoire de l’extrême droite ? Anna : «Ça a été les grosses boules, et l’incompréhension pour la dissolution. Je pense qu’en fait Macron veut Bardella comme Premier ministre pour nous en dégoûter et que son camp puisse ensuite reprendre la main.» Julien : «La zinzinerie du mec ! Ce qui me flingue aussi, c’est que Marion Maréchal puisse faire 5,5 %, elle dit des choses tellement graves, notamment sur les LGBT.» Aux législatives, les deux voteront Nouveau Front populaire, sans la moindre hésitation. «Mais plus encore que maintenant, c’est la suite qui m’angoisse, soupire Julien. Déjà, l’idée que le RN gagne, et dans ce cas-là, je pense qu’ils n’auraient pas la majorité absolue et du coup le pays serait ingouvernable, et nous comme des cons à assister au bordel, avec pour seule possibilité que Macron démissionne, et il faudrait alors se taper une présidentielle avec Le Pen…» Ils apprécient le troisième défilé de Pharrell William