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Libération
Reportage

Dans la jungle numérique de la publicité : à Lyon, des vigies traquent la promo illégale sur les réseaux sociaux

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La pub faite par les influenceurs, peu contrôlée, permet aux marques d’atteindre les jeunes et de contourner la loi. Plongée au sein d’une micro-équipe de sentinelles de l’association lyonnaise Avenir Santé.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a mis sous surveillance plus de 290 influenceurs en 2024 contre 219 en 2023. (Nico De Pasquale Photography/Getty Images)
publié le 5 août 2025 à 8h24

A 13h30, c’est l’heure du début du passage en revue des dernières publications des influenceurs sur Instagram et TikTok. Pour la petite équipe d’Avenir Santé, basée dans le 8e arrondissement de Lyon, il ne s’agit pas d’un passe-temps de la pause déjeuner mais de la mission du projet Addict : enregistrer les contenus illicites qui défilent sur les écrans de l’association.

En scrollant sur Insta, derrière ses petites lunettes rondes, le regard de Karoline Fontrodona s’arrête sur une vidéo d’un influenceur qui pousse à suivre ses pronostics sur le match de foot du jour. Il propose 100 euros de bonus pour les nouveaux abonnés à son compte. Cette promotion des paris sportifs est interdite par la loi «visant à encadrer l’influence commerciale et à lutter contre les dérives des influenceurs», votée en 2023. Elle est censée limiter la publicité illégale sur les réseaux sociaux.

«Pas vu pas pris»

La salariée d’Avenir Santé enregistre directement la story, contenu éphémère. A la fin de la vidéo, l’influenceur lance : «Régalez-vous la fafa.» Karoline Fontrodona, la psychologue