Sur le perron de la bâtisse calcinée, Jessica tire langoureusement sur sa cigarette. Pour alimenter son fil Instagram, la jeune femme prend la pose devant l’élégante maison bourgeoise, abandonnée en bordure de la commune des Ponts-de-Cé, dans le quartier de Sorges (Maine-et-Loire). «Je trouve qu’elle a un style», observe avec sagacité son amie photographe aux cheveux rouges, Stéphanie, séduite par le «côté détruit» des lieux. Une semaine plus tôt, le 11 avril, cette maison nichée derrière d’épais murs de schiste recouverts de lierre partait en fumée.
Le long des bords de Loire, à quelques encablures d’Angers, l’incendie n’est pas passé inaperçu. Et pour cause : abandonné depuis une quinzaine d’années, l’endroit était un lieu de rendez-vous connu des amateurs d’exploration urbaine, des passionnés de paranormal et des jeunes du coin à la recherche d’un endroit où fumer un joint et boire une canette à l’abri. Maintenant, des poutres carbonisées se dessinent vaguement dans le ciel nuageux d’Anjou – un échafaudage rouillé complète le décor.
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Autour du «giratoire de la Levée», les véhicules forment un flux continu entre Angers et la route qui mène à Saumur et l’est du département. Invariablement, le regard des automobilistes se braque sur l’étrange baraque à la toiture réduite en cendres. Et chacun se demande : pourquoi était-elle abandonnée ? Qui est son propriétaire ? Pourquoi a-t-elle brûlé ? A cette dernière question, le commissariat de police d’Angers répond : «