Tempête sous un crâne : Patrick Roux, l’un des entraîneurs les plus cotés du judo français, veut «dire [sa] vérité» sans pour autant «lancer une chasse aux sorcières». Pas évident. En dénonçant les violences physiques et psychologiques sur mineurs dans l’antichambre du haut niveau auxquelles il a échoué à mettre un terme il y a quinze ans, le coach de 59 ans le jure : il ne cherche ni à se faire une place dans le nouvel organigramme ni à régler de vieux comptes. Ses intentions ? Mettre en adéquation les principes de son sport avec sa pratique, aujourd’hui et maintenant. Et en finir avec les méthodes d’entraînement d’une minorité influente de l’élite française, où, sans résultat probant, «la dureté» – euphémisme de «la violence» – serait selon lui trop souvent érigée en unique recette de la «performance». «Cette croyance de quelques-uns dans le faut-que-ça-saigne est un fantasme, insiste-t-il. Les Teddy [Riner], les Clarisse [Agbegnenou]… Aucun n’a réussi grâce à ça. Le marche-ou-crève à échelle industrielle fait illusion quand on a un gros vivier, comme en France. Mais combien de gamins ont eu leur projet de vie brisé par ces traitements de choc ?»
#MeToo à retardement dans le sport
Roux laisse parler son CV. Septième dan, médaillé mondial et champion d’Europe des l