C’est une petite maison claire aux volets bleus, nichée dans l’anse de Pen er Men, à Arradon, au cœur du golfe du Morbihan. Une bicoque typique, sans prétention, avec son crépi crème un peu écaillé et ses rideaux fatigués, mais posée dans un décor de rêve. La mer à perte de vue. Ses eaux bleues et tranquilles accueillent une centaine de petits voiliers mouillant dans l’anse. A portée de rames, l’île d’Irus et l’Ile aux Moines agitent leurs pins sous la brise estivale. Un petit coin de paradis pour la famille Brosset-Triboulet, qui l’occupe tous les étés depuis près de quatre-vingt-dix ans.
Mais son bonheur est en sursis : la justice lui demande de raser la baraque à ses propres frais au 1er janvier 2022. Car son emplacement idyllique, juste au bord de l’eau, est aussi sa malédiction : elle est construite sur le domaine public maritime (DPM). Après l’adoption de la loi littoral, en 1986, la préfecture a refusé de lui octroyer une autorisation d’occupation du domaine public, la vouant à la destruction.
Depuis, la famille Brosset-Triboulet se bat pour garder cette maison de vacances et multiplie les recours. Christophe Triboulet a obtenu une entrevue avec le nouveau préfet du Morbihan, le 15 juillet. Alors que ce jeune retraité âgé d’une soixantaine d’années commençait à perdre espoir, un début de confiance a refait son apparition. Il a bien aimé le côté h